Si un homme atteint le coeur de sa propre religion, il atteint également le coeur des autres religions.
[Gandhi]

vendredi 29 avril 2011

ce fut le 25/04/2011,hopital militaire de tunis

Bonjour
Je n’ai pas pu m’empêcher un instant de penser a ce qui s’est passé hier a l’hôpital, c’était une fusion de plusieurs sentiments en même temps. voir pour une première fois …le grand homme qui a rendu celui que j’aime un grand homme est toujours très émouvant , mais aussi le voir dans cette état la est très désolant , voir même très douloureux , alors que je commençais a aimer la vie , a cet instant j’ai senti une injustice , l’homme qui compte le plus pour toi , ne me parlera peut être pas de toi …
Je ne pouvais pas autrement , mais je l’ai embrassé sur le front , c’était peut être pour demander pardon… mais aussi je sentais que j’ai embrassé toute ta vie passée avec lui , son front ,si doux , si chaud ,m’a transmis tout tes instants passé avec lui , tes souvenirs , tes rires , tes pleurs , sa façon de te blâmer et ta façon de t’excuser … son amour pour toi , et sa manière de comprendre ton affection ,ta tendresse , ton respect et tout ton amour que tu porte pour lui
Un silence , lourd , haut , fort et rapide , mais notre rencontre dieu l’a voulu ainsi , et si comme si elle ne pouvait se passer qu’ ainsi condensé mais débordante d’émotions , une grande rencontre …le silence aussi est grand… je ne pouvais imaginer un seul instant qu’il n’a pas senti ma présence , le mouvement de ma main sur ses épaules :tiens bon monsieur le colonel on a encore besoin de toi !!! , tu ne m’as pas répondu…je m’attendais a cette froideur tu as raison, excuse moi pour le retard… - prends soins de mon fils…..-je sais rien n’est plus important pour toi , ni mon âge ni mon apparence ni mon nom famille – si tu prendra la peine d’ouvrir les yeux tu comprendra tout … fais un effort s’il te plait…
Je ne suis pas comme « l’autre » , tu n’aura pas de moi des petits fils peut être ; mais le jour ou je cesserai de l’aimer , je lui dirai sans pour autant lui faire souffrir …
Je n’ai vu qu’un corps … le souvenir d’un homme que j’ai vu sur les photos , je l’ai reconnu avec le nez … qui m’a fais rappeler les instructions qui t’a donné quand vous étiez en voiture sur le chemin de l’académie …la dignité …c’est comme ça que je l’ai identifié parmi tout les autres qui étaient là… la faiblesse du corps ne changera en rien sa fierté …
mes trente deux ans passés sans toi je les ai retrouvé cachés ; dans un petit cœur affaibli mais grand ;sur le même lit d’hôpital… entre la mémoire d’un père qui est parti sans me dire a dieu , et un papa …qui ne m’a pas laissé le temps de le connaitre… je suis venu trop tard au rendez vous ….